3 jours à ATD

Pendant 3 jours, dans le cadre des journées sociales, 2 élèves de rhéto de l’école Saint-Boniface sont venus à la découverte d’ATD Quart Monde Belgique. Découvrez leur expérience dans l’article qu’ils ont écrit !

Nous arrivons au terme des 3 jours au sein de l’association ATD Quart Monde. Nous sommes deux élèves de fin de secondaire de l’école Saint-Boniface. Au départ, le peu d’informations fournies par l’école nous laissait dans une relative appréhension. Un parcours rapide sur le site de l’organisation nous a éclairci sur quelques points tout en nous laissant dans l’incertitude de ce qui nous attendait pendant ces trois jours. Ainsi, nous nous sommes retrouvés à 9h30 aux locaux de la section jeunesse d’ATD Quart Monde Belgique.

Ces locaux arborent l’atmosphère colorée, agréable et désordonnée dont de nombreuses associations détiennent le secret. Le matin de ce premier jour, Magali – membre d’ATD chargée de nous supporter encadrer – nous a présenté les différentes équipes ; en effet, nous nous sommes rendus compte qu’ATD ne tente pas seulement de trouver des solutions à la pauvreté au plan régional et national, mais également à l’échelle européenne, voire même mondiale.

Une bibliothèque… dans la rue ?

Nous nous sommes mis en route vers Molenbeek afin d’animer une Bibliothèque de Rue . Le concept de la Bibliothèque de Rue est simple : il s’agit de s’installer en rue, avec éventuellement une bâche pour ce que le ciel belge a à nous offrir, avec des livres notamment, pour partager le plaisir de lire aux plus jeunes. En arrivant, nous avons vu que les enfants attendaient déjà la Bibliothèque de Rue avec impatience. Au début, les enfants étaient intimidés par notre nouvelle présence, mais très vite la glace fut brisée et nous leur avons lu des histoires.

Nous nous sommes vite rendu compte de l’importance des Bibliothèques de Rue : ces enfants venus de milieux défavorisés ont plus difficilement accès à la lecture, à cause de problèmes à l’école, de manque de cadre, ou d’autres problèmes liés à leur situation. Le but des Bibliothèques de Rue est principalement de leur redonner goût à la lecture ainsi que de créer un contact social. Nous nous sommes aussi aperçus qu’il existe des enfants de 8 à 9 ans qui ont encore de grandes difficultés à lire, ce qui dénonce un système éducatif défaillant.

Visite d’une action à Charleroi

ATD ne se réduit pas aux Bibliothèques de Rue. Le lendemain, nous nous sommes rendus à Charleroi pour animer une classe de 5e secondaire au sujet de la pauvreté avec Magali, Arnaud – un autre membre du staff – ainsi que deux militants d’ATD Quart Monde. Les militants ont expliqué deux parcours type d’un homme et d’une femme tombés dans la pauvreté. Ce fut très touchant, car cela montrait qu’il existe encore beaucoup de misère. Contrairement à ce qu’on pensait a priori, nous avons plus participé du côté des élèves car nous découvrions aussi ce qu’était réellement la pauvreté.
Les militants nous ont également expliqué ce qu’était le calendrier de la manche, qui est une mesure entrée en vigueur à Charleroi, consistant à interdire la mendicité en dehors de la zone prévue par le calendrier (Par exemple, le lundi à Marchienne-au-Pont, etc.) sous peine d’une lourde amende. Les mendiants, faute de moyens, ne peuvent pas se déplacer chaque jour à ces endroits.
Nous avons eu le sentiment qu’on essaye de cacher la pauvreté au lieu de trouver une solution constructive au problème, excluant encore plus de la société les personnes vivant dans la misère.

Ces trois journées sociales furent donc une expérience très enrichissante. Nous avons découvert ce qu’est la pauvreté et comment les gens la vivent chaque jour. Ces journées sociales ont été fructueuses grâce à l’excellent encadrement de Magali dont nous avons bénéficié. Nous nous souviendrons longtemps de ces journées et, qui sait, nous reviendrons peut-être un jour à ATD !

Article réalisé par Donatien H et Milan K