Une animation scolaire vue par une jeune animatrice

Julia est une jeune stagiaire allemande qui travaille à ATD Quart Monde Bruxelles depuis septembre 2019. Dans cet article, elle nous parle d’une des missions qu’elle remplit cette année.

« Une de mes tâches préférées en tant que jeune volontaire à ATD Quart Monde, ce sont les animations que nous faisons pour les classes d’écoles. Cela ne fait qu’un an que j’ai quitté l’école, et je trouve donc particulièrement intéressant de découvrir les écoles et les classes belges en tant qu’animatrice. Parfois, j’arrive même dans la salle des profs, où  je reçois des regards étonnés à cause de mon âge…

Avant chaque animation, je réfléchis sur un déroulement avec mon collègue Arnaud, qui est détaché pédagogique à ATD Quart Monde Jeunesse. Nous faisons attention à l’âge des élèves, nous réfléchissons aux thèmes sur lesquels nous voulons nous concentrer et à la manière dont nous pouvons partager nos connaissances sur la pauvreté d’une manière ludique.

Le jour des animations, je suis assez excitée. Souvent, les élèves sont juste un peu plus jeunes que moi, et il m’a fallu un peu de courage au début pour me mettre devant une classe et mener une discussion en français. Mais en même temps, j’ai toujours hâte de rencontrer les jeunes !

En février, nous étions dans trois classes de l’Institut Marie Immaculée d’Anderlecht. Je me souviens particulièrement de ces animations car j’ai été très impressionnée par les pensées et les réflexions des élèves. Certains jeunes sont eux-mêmes issus de familles précaires et ils ont donc eu un accès particulier à notre animation.

Avec les trois classes, nous avons fait un « débat mouvant« . Nous avons lu différents phrases et les élèves devaient se positionner dans la salle selon leur opinion. Les phrases sont par exemple: « Cela me choque qu’une personne pauvre possède un smartphone » ou « Si tu le veux vraiment, tu peux te sortir de la pauvreté ». Nous avons laissé la classe échanger ses arguments. De très bonnes discussions ont eu lieu. Certains élèves se sont fondés sur des expériences personnelles, d’autres sur ce qu’ils ont appris en classe.

Les jeunes ont des choses importantes à dire sur les sujets que nous traitons, par exemple sur l’exclusion sociale liée à la pauvreté. Les élèves parlent du harcèlement à l’école ou du racisme quotidien auquel certains d’entre eux sont exposés – ils ont eux-mêmes vécu l’exclusion.

L’un des objectifs de notre atelier était aussi d’éliminer des préjugés. Nous avons expliqué, par exemple, qu’être pauvre ne signifie pas vivre dans la rue, ou que les personnes qui reçoivent l’aide sociale ne profitent pas du système. Les élèves étaient vraiment intéressés par ce que nous leur avons dit et j’ai appris moi aussi de nouvelles choses.

En général, après une journée à l’école, je suis soulagée, et dans ma tête, les témoignages des élèves circulent encore. Après une animation, nous réfléchissons à ce que nous pouvons améliorer dans la prochaine animation. »