Dans quelques semaines, Therese terminera son année sociale à ATD Quart Monde, dans le cadre de notre partenariat avec ASF (Aktion Sühnezeichen Friedensdienste). Elle nous raconte ce qu’elle a vécu pendant cette année particulière.
Cette année, j’ai travaillé principalement dans le bureau jeunesse, dans l’équipe enfance. J’ai fait les Bdr à Jupille (Liège) et à Sambreville. J’ai parfois animé le groupe des enfants à Charleroi pendant les cellules du groupe local, et j’ai aidé à la garderie d’enfants pendant les Universités Populaires. J’ai aussi participé à l’atelier créatif tous les lundis, à la Maison Quart Monde. J’ai fait aussi les maraudes à Bruxelles avec une collègue.
Je garde beaucoup de bons souvenirs mais un très bon souvenir, c’est la fête du 30 avril à la Bdr de Jupille. On avait organisé une fête et les enfants étaient aussi impliqués dans l’organisation. On a préparé plusieurs stands, notamment maquillage, arbalète et tir à l’arc, faire des bracelets, un coin pour lire. C’était une super chouette journée, les enfants étaient très contents. C’était trop bien de voir tous les enfants heureux à la fin de cette journée.
Lors des Bdr, il y a quelques enfants qui ont des difficultés, font du bruit, n’ont pas envie de s’asseoir tranquillement, et j’avais peur que ça arrive aussi pendant la fête. Mais tout s’est bien passé : même les enfants qui sont un peu turbulents lors des Bdr étaient assez tranquilles, notamment grâce à la diversité des activités proposées.
J’ai passé une semaine au chantier partagé à Méry-sur-Oise et c’était super chouette car ça m’a permis de rencontrer des gens de partout, qui font partie du Mouvement depuis peu ou depuis très longtemps. On a fait du travail très pratique et ça c’était super chouette. D’habitude, à ATD, on travaille sur des thèmes durs comme la pauvreté, la violence et là, c’était super chouette de faire du travail très pratique et de rencontrer des nouvelles personnes de différents pays.
L’accompagnement d’ASF au cours de cette année
Nous avons eu plusieurs séminaires avec ASF. Au début, on a fait à Bruxelles des journées d’orientation où on a appris les bases de la Belgique, comment dire bonjour, le fonctionnement politique et linguistique de la Belgique. On a aussi fait une visite guidée à Bruxelles, ce qui a permis d’apprendre un peu plus sur Bruxelles, l’histoire de la Belgique et de Bruxelles. On a eu un séminaire en avril, pendant une semaine, où on a abordé les thèmes plus en profondeur, par exemple la structure politique, pourquoi la Belgique est comme elle est, l’histoire et la situation pendant les deux guerres mondiales, la nourriture, la culture.
On a aussi des journées de séminaire où on a parlé de l’Union Européenne. Ça m’a permis de mieux comprendre le fonctionnement de cette institution. On a visité le Parlement et la Commission.
Ce que je retiens
J’ai beaucoup amélioré mon français. Au début, c’était vraiment difficile. Là ça va beaucoup mieux et j’espère que je pourrai continuer à pratiquer mon français pour ne pas le perdre.
J’ai aussi appris que je ne peux pas changer le monde mais je peux changer la vie de quelques personnes. Par exemple les enfants que je rencontre, je peux les apprécier comme ils sont. Je peux leur apporter quelque chose de positif, même si ça ne va pas changer le système et le monde.
Si on lutte ensemble, on est plus forts que si on lutte seul. Ça donne beaucoup de forces d’être ensemble et d’aborder les thèmes compliqués.
J’ai participé à plusieurs manifestations, notamment celle du 8 mars à Charleroi et une autre à Bruxelles. J’avais déjà participé à des manifestations en Allemagne mais c’est différent d’y aller avec des gens qui luttent régulièrement, qui ont un esprit de lutte.
Rester en lien avec ATD
J’aimerais rester en lien avec ATD, peut-être comme alliée. Si j’ai le temps et la force, j’aimerais faire une Bdr en Allemagne mais c’est un grand projet pour le futur. En octobre, je vais commencer des études d’ingénieur de sauvetage. Un ingénieur de sauvetage peut faire beaucoup de choses en lien avec le sauvetage : par exemple des véhicules spécialisés et des vêtements de protection pour les pompiers, planifier des plans d’évacuation, sauver des personnes perdues dans les montagnes, … Si possible, j’aimerais faire quelque chose avec Médecins sans Frontières ou Médecins du Monde, une organisation où on travaille bénévolement pendant quelques semaines ou quelques mois.
L’Atomium* va me manquer, mais pas que …
Les enfants de la Bdr de Jupille vont beaucoup me manquer, vu que j’y vais toutes les deux semaines. Là, je les connais très bien et je les trouve trop mignons. Eux aussi ils me connaissent. Ils racontent beaucoup de leur vie. Les enfants de Charleroi vont aussi beaucoup me manquer.
Aussi, ça va me manquer d’avoir un groupe pour faire des choses créatives régulièrement. J’adore faire des choses créatives mais quand je suis seule, je fais moins facilement. Il n’y a pas de pression pour que ce soit utile ou beau, mais juste exprimer ce qu’on veut exprimer à ce moment-là.
Et le bureau jeunesse va me manquer aussi, parce que c’est une atmosphère trop chouette. Et aussi le bilinguisme, je trouve ça trop chouette que tout soit dans deux langues. Même si j’ai l’impression que la Flandre et la Wallonie ne s’entendent pas super bien mais c’est chouette que ce soit un pays avec les deux langues et qu’ils arrivent à être ensemble.
Ce qui va me manquer, c’est le soutien qu’on reçoit des autres. S’il y a un problème, il y a toujours quelqu’un pour aider ou pour soutenir. J’ai l’impression que c’est un quelque chose de spécial à ATD et que ça n’existe pas très souvent. Il faut trouver des endroits où on a cet esprit d’être ensemble et j’espère que je vais trouver encore un lieu comme ça dans le futur.
Les frites et les gaufres vont me manquer aussi. Mais pas les pêches au thon 🙂
Propos recueillis par Anne-Elisabeth