Le 23 avril dernier, la Dynamique Jeunesse d’ATD Quart Monde et le Kap Quart (kot à projets de Louvain-la-Neuve) organisaient leur premier « Forum Jeunesse ». Une vingtaine de jeunes venant d’horizons et de milieux différents se sont rencontrés et ont partagé leurs expériences sur des thématiques qui les touchent toutes et tous. L’occasion de se décentrer et d’apprendre des vécus de chacun⸱e, le tout dans une ambiance ludique et conviviale !
L’école, la pression sociale, les rêves…. Ces sujets, issus de réflexions antérieures de la dynamique jeunesse (cf. texte écrit pour le 17 octobre à Bruxelles), ont été discutés dans les différents ateliers. Les partages ont été riches et montrent que si les jeunes vivent des réalités bien différentes, ils se retrouvent également dans certaines préoccupations ainsi que dans l’envie de faire bouger les choses (pour une société plus juste et respectueuse de tou.te.s).
« On est beaucoup à avoir des idées qui se rejoignent même si l’on vient de milieux différents. Ça fait du bien de se rencontrer ! »
Atelier sur l’école
Dans le premier atelier, « L’école, frein ou tremplin ? », les participant⸱e⸱s étaient invité⸱e⸱s à reconstruire symboliquement une école qui permettrait à tous les jeunes d’apprendre et de s’émanciper, au moyen des « cubes post-it » . Par ailleurs, ils devaient, jeter dans une corbeille ce qui pose problème dans le système actuel et dont ils ne veulent plus dans le futur.
La nouvelle école était bien belle ! Elle serait réellement gratuite, privilégierait les liens profs/élèves, serait centrée sur la coopération, l’entraide, le respect de la différence, l’autonomie, la découverte et les rencontres. On se débarrasserait en revanche de l’orientation forcée des élèves en situation de pauvreté vers l’enseignement spécialisé, technique ou professionnel. Nous avons également mis à la corbeille le harcèlement, le mépris, la pression, la compétition, les inégalités entre élèves, …
Atelier sur la pression sociale
Dans le second atelier, « La pression sociale, comment s’en libérer ? », chacun⸱e était invité⸱e à exprimer les situations dans lesquelles il⸱elle se sentait poussé⸱e à faire telle ou telle chose et comment il⸱elle parvenait à prendre distance avec cela pour faire des choix justes pour soi. Quel que soit leur milieu social, les jeunes ressentent les mêmes types de pression à rentrer dans un schéma valorisé par leur famille, les médias, la société : réussir à l’école, passer son permis, trouver un bon travail, être en couple, fonder une famille (surtout pour les filles), gagner de l’argent, … Ces pressions sont cependant plus difficiles à supporter et à dépasser pour des jeunes dont les parcours de galère rendent compliquée la possibilité de croire en soi-même et réduisent les possibilités de choix.
Une série de magnifique memes a été créée pour illustrer ces situations !
Atelier sur les rêves
Dans le dernier atelier, « Réaliser mes rêves, obstacles et bons plans », les jeunes ont partagé leurs aspirations pour le futur et ont tenté de voir comment ils pouvaient y arriver en se partageant des idées. C’était marquant de voir comme les rêves reflètent les inégalités sociales, certains désirant des choses acquises presque immédiatement par d’autres. Un exemple parlant est le souhait « d’autonomie/d’indépendance », qui a été dit plusieurs fois pendant l’atelier, et qui s’avère très compliqué pour les un⸱e⸱s alors que d’autres, déjà installé⸱e⸱s en kot et suivant des études supérieures rêvent plutôt de voyages, de projets professionnels, de réalisations artistiques, etc.
À côté des ateliers, nous avions prévu des jeux et un repas pour que les rencontres et les discussions puissent se poursuivre dans l’informel, ainsi qu’un mur créatif d’expression. Dans l’ensemble, les retours des jeunes ont été très positifs et nous sommes sortis ravis de cet événement.
Ben, un jeune d’ATD Quart Monde qui était dans l’équipe d’organisation, revient sur l’évènement :
« Il y a eu une bonne ambiance et beaucoup de bons partages. J’ai co-animé l’atelier sur la pression sociale avec Florine du Kap Quart. Je pense que c’était un plus. Elle connaissait mieux les étudiants et moi les jeunes d’ATD. Cela a aidé aux échanges, on était bien coordonné. »
Nous espérons que le regard des participant⸱e⸱s a pu s’enrichir de celui des autres et que les choix et positions qu’ils prendront dans le futur seront plus conscientes des réalités de chacun⸱e notamment des personnes les plus exclu⸱e⸱s. Certaines pistes d’actions commencent à émerger et nous voulons continuer à porter la voix des jeunes pour que les difficultés qu’ils rencontrent, leur analyse, leurs propositions soient entendues par la société, les politiques, les professionnel⸱le⸱s en lien avec la jeunesse.
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